mercredi 23 mai 2012

Antigone

07/10/2007






Antigone fut le bâton d’œdipe

et les yeux et le cri.
Son cri s'élève toujours
intemporel
rebelle incandescent.

« Il y a une colère
une étrange et brusque fureur
qui grandit en traversant mon corps...
C'est le cri vers la lumière
de ceux qui sont nés pour elle
qui ont été indéfiniment exilés...

Le cri progresse sauvagement en moi,
il me déchire, il me brise
sur un sol sans devenir
me force à verser mes larmes
les plus dures. »

« Œdipe, comme le désir, ne peut mourir;
il poursuit sa route là où nos yeux trop faibles
ne peuvent le suivre,
il laisse à Antigone la charge
et le poids de la mort. »     Henry Bauchau     Antigone


Monologue d ' Antigone sur la route de Thèbes
Comment a t-on fait
pour survivre
à tant de tempêtes
et cette paix qui m'envahit,
assumer les tares familiales
les trous inconscients
où l'on s'abîme
comme une pierre
tombant au fond d'un puits,
le regard pourtant
se lève droit vers l'horizon,
on a tenu la barre
tenu le cap
et le sillage se dessine
inexorable
inaltérable,
chacun a lancé ses filets
parfois au hasard
à l'aveuglette
nul ne sait ce qu'il adviendra,
mais cette paix qui m'envahit
comme un soleil levant.           Estourelle




Il est magnifique ce livre !
Et depuis toutes ces années où tu me l'as fait découvrir, je ne me lasse pas d'y revenir, encore, et encore.
Écrit par : Tisseuse | 06.10.2007
et jocaste alors ?? :-)))
Écrit par : mer | 09.10.2007
"Oedipe, quand il a connu ses crimes, a choisi de vivre, il a eu raison mais je ne vais pas donner tort à Jocaste. Elle devait rester ce qu'elle était et mourir comme une reine. Elle n'aurait pu rester avec Oedipe, le suivre sur la route, mendier son pain. Impossible, impossible, elle ne pouvait changer son être, altérer son inoubliable figure. Elle a su qu'Oedipe devait vivre, devait survivre et qu'il aurait besoin d'aide pour cela. Pas de celle de ses fils, bien trop ocupés d'eux même et fascinés l'un par l'autre. Alors une des filles! Ismène mendier? Le coeur se serre. Restait moi, c'est ce qui a été, c'est tout...Au moment du désastre, c'est ce que Jocaste a vu de son oeil de reine et elle s'est jetée résolument dans la mort pour qu'Oedipe ait, à sa place une soeur ou une fille toute à lui. Une mendiante qui lui permette de marcher jusqu'à la fin de son accompagnement, de marcher encore après sa mort, comme je sens bien qu'il le fait en nous."( Henry Bauchau)
Écrit par : Estourelle | 09.10.2007
ça me remue en profondeur cet extrait que tu viens de mettre !
Écrit par : Tisseuse | 09.10.2007
moi ausi ..
Écrit par : mer | 09.10.2007
aussi, pardon..
Écrit par : mer | 10.10.2007

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