vendredi 14 décembre 2012

la danse du bâton


Commencement.
Accueillir le bâton
Reculer d'un pas
Pousser la main vers les étoiles.
Le tigre se tient prêt à bondir
Le faucon regarde en arrière
Le taureau recule de deux pas
Et gratte le sol de son pied.
Cacher la bâton contre soi
Avancer d'un pas et soulever le toit
Colmater la brèche
Balayer trois fois le vent devant soi
Piquer et labourer le sol
Planter l'arbre de vie.
L'oiseau se pose sur la branche
Il y fait son nid.
Le vent, en tournant,
soulève les roseaux,
Il pénètre dans la vallée
En fauchant de droite à gauche.
Le genou au sol agiter la girouette
Se redresser
Fixer l'horizon
Se tourner au nord
soutenir le ciel
Frapper du pied
Ranger le bâton.

vendredi 25 mai 2012

Quelqu'un

7/09/2007


Quelqu'un a gravé de son pied ailé
l'emprunte d'un pas fragile
sur l'argile
sur le miroir argenté
des eaux dormantes

au crépuscule des désirs suspendus.

Oh nuit marine !

Un goéland
déchire l'espace
les ailes offertes au vent.

Quelqu'un ouvre l'espace
trace des formes,
qui meurent
qui renaissent sans cesse.

Quelques pierres
éclairées de soleil.

Un relief ocre
sur le sable gris.

J'ai posé la tête
sur un instant
de granit bleu.

J'ai marché infiniment
vers ce blanc vol du goéland.

jeudi 24 mai 2012

Souvenir de mer

11/09/2007

La mer toute la nuit

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Nous la laissions ouverte
la fenêtre dans le toit
et nous avions la mer
pour nous toute la nuit.


Nous écoutions sans bruit
quand nous allions dormir
nous entendions rouler
sa présence tout au bord.

Tout au bord et encore
ces moments arrondis
sous les draps de nos doigts
où le monde tournait
plus petit qu'un grain de sable
qui nous faisait parler
très tard
au fond du lit.


François de Cornière

mercredi 23 mai 2012

Visages


27/09/2007




A la recherche
du poète ténébreux
et du sage.

Entre les deux mon cœur
balance.
Entre les visages
mon cœur navigue
Entre les lignes
mon cœur chavire
Ligne de cœur
Ligne de vie   
Rides du visages
traçant des routes
pour les larmes

et les déroutes
qui nous laissent sur le bas coté
 


"Tous les visages parlent d'eux même
avant qu'on ne les connaisse
Le tien m'a dit va-t-en cours au loin
je ne serai que tristesse"

Pierre Lapointe

Antigone

07/10/2007






Antigone fut le bâton d’œdipe

et les yeux et le cri.
Son cri s'élève toujours
intemporel
rebelle incandescent.

« Il y a une colère
une étrange et brusque fureur
qui grandit en traversant mon corps...
C'est le cri vers la lumière
de ceux qui sont nés pour elle
qui ont été indéfiniment exilés...

Le cri progresse sauvagement en moi,
il me déchire, il me brise
sur un sol sans devenir
me force à verser mes larmes
les plus dures. »

« Œdipe, comme le désir, ne peut mourir;
il poursuit sa route là où nos yeux trop faibles
ne peuvent le suivre,
il laisse à Antigone la charge
et le poids de la mort. »     Henry Bauchau     Antigone


Monologue d ' Antigone sur la route de Thèbes
Comment a t-on fait
pour survivre
à tant de tempêtes
et cette paix qui m'envahit,
assumer les tares familiales
les trous inconscients
où l'on s'abîme
comme une pierre
tombant au fond d'un puits,
le regard pourtant
se lève droit vers l'horizon,
on a tenu la barre
tenu le cap
et le sillage se dessine
inexorable
inaltérable,
chacun a lancé ses filets
parfois au hasard
à l'aveuglette
nul ne sait ce qu'il adviendra,
mais cette paix qui m'envahit
comme un soleil levant.           Estourelle




Il est magnifique ce livre !
Et depuis toutes ces années où tu me l'as fait découvrir, je ne me lasse pas d'y revenir, encore, et encore.
Écrit par : Tisseuse | 06.10.2007
et jocaste alors ?? :-)))
Écrit par : mer | 09.10.2007
"Oedipe, quand il a connu ses crimes, a choisi de vivre, il a eu raison mais je ne vais pas donner tort à Jocaste. Elle devait rester ce qu'elle était et mourir comme une reine. Elle n'aurait pu rester avec Oedipe, le suivre sur la route, mendier son pain. Impossible, impossible, elle ne pouvait changer son être, altérer son inoubliable figure. Elle a su qu'Oedipe devait vivre, devait survivre et qu'il aurait besoin d'aide pour cela. Pas de celle de ses fils, bien trop ocupés d'eux même et fascinés l'un par l'autre. Alors une des filles! Ismène mendier? Le coeur se serre. Restait moi, c'est ce qui a été, c'est tout...Au moment du désastre, c'est ce que Jocaste a vu de son oeil de reine et elle s'est jetée résolument dans la mort pour qu'Oedipe ait, à sa place une soeur ou une fille toute à lui. Une mendiante qui lui permette de marcher jusqu'à la fin de son accompagnement, de marcher encore après sa mort, comme je sens bien qu'il le fait en nous."( Henry Bauchau)
Écrit par : Estourelle | 09.10.2007
ça me remue en profondeur cet extrait que tu viens de mettre !
Écrit par : Tisseuse | 09.10.2007
moi ausi ..
Écrit par : mer | 09.10.2007
aussi, pardon..
Écrit par : mer | 10.10.2007

Empreintes

14/10/2007
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"  En revenant c'était un jeu
   de retrouver nos pas laissés
   sur le sable mouillé.

  Quand nous allions loin
  quand nous marchions longtemps
  et quand nous rentrions
  nous suivions à l'envers
  le chemin de nos traces.

  Mais-bottes ou pieds nus-
  nous sommes ces signes-là
  qui par endroit s'écartent
  s'enfoncent bizarrement
  ou même ont disparu.

  Comme si c'était un jeu
  de retrouver des pas laissés
  sur le sable mouillé
  en revenant sur soi
  à partir du poids
  très léger de la vie. "

 François de Cornière


 

 

Commentaires

tu te souviens nous faisions ça dans la boue lorsqu'on était allé chercher la mer à marée basse
on revenait en même temps qu'elle !
c'était chaud et bizarre à la fois d'essayer de retrouver nos premières traces, et j'avais l'impression enfant que c'était moi qui tirait la mer vers la plage en fines vaguelettes

il a raison Françoise de Cornière : c'est un jeu tout ça :))))
Écrit par : Tisseuse | 14.10.2007
Oui je me souviens
nous sommes pétris par les marées!!! :))
Écrit par : Estourelle | 15.10.2007
dans un rien
de sable
surgit
l'enfoui

et des grains
entre les doigts
du bleu
s'écoule
Écrit par : Lazulite | 15.10.2007
Chère Estourelle, tu voles bien haut au dessus de la mêlée des pauvres humains ...
Écrit par : l'arpenteur d'étoiles | 15.10.2007
Pourtant ces sont des sensations bien charnelles
La poésie n'est ce pas l'animal qui vit en nous, qui ne peut dire
et dont les sens en éveil retiennent les mots captifs
qui parfois s'échappent
en un souffle sauvage! :)))

merci Laz pour les quelques grains de sable déposés en mots bleus!!! :o)
Écrit par : Estourelle | 16.10.2007
nos pieds dans le sable
la mer les a recouverts
un rêve d'automne
Écrit par : l'arpenteur d'étoiles | 19.10.2007
Et le sable
gardera à jamais
la mémoire
de ces empreintes
effacées!!
Écrit par : Estourelle | 19.10.2007


Vacuité

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 __________________          Immobilité
                            Juste quelques rides sur l'eau
                                               Vacuité
                                    Le bâton est au repos
                                         Avec légèreté
          Le vent agite les roseaux                          6/11/2007

 ________________________


j'aimerais bien avoir ce ressenti là !
mais en ce moment c'est plutôt surnager pour ne pas avoir la tête carrément dans la marre :(((
Écrit par : Tisseuse | 05.11.2007
Les instants se suivent et ne se ressemblent pas...
Gardons en mémoire les instants de paix...
Écrit par : Estourelle | 05.11.2007
attends, j'attrape un bâton....pour essayer de remonter :))))
Écrit par : Tisseuse | 05.11.2007
sérénité
l'ourlet des mots
Écrit par : Lazulite | 07.11.2007
J'aime beaucoup ce que tu as écrit mais avec humilité Estourelle je te suggère d'essayer le poème sans les trois vers se terminant par té.
Qu'en penses-tu?
Écrit par : Arthur HIDDEN | 10.11.2007
je trouve l'idée d'Arthur (quel prénom de poète !) intéressant. Ton texte serait proche du haïku avec la concision et la poésie que tu sais si bien suggérer.
Écrit par : l'arpenteur d'étoiles | 11.11.2007
Je vous remercie de votre passage !
(Arthur je trouve aussi que sans les vers en té c'est pas mal non plus
C'est comme le thé il y a des jours avec thé et des jours sans !!! :)
Écrit par : estourelle | 12.11.2007
le thé donne juste une teinte et une saveur indéfinissable à l'eau........
Écrit par : Tisseuse | 12.11.2007
je ne connais pas de jour avec "t"
par contre j'en connais plein avec "di"
et même un avec un manche !
Écrit par : l'arpenteur d'étoiles | 12.11.2007
Il y a aussi des jours han-tés et je les chasse à coups de bâton!!! :)))
Écrit par : Estourelle | 13.11.2007
Un petit poème trouvé dans un livre pour enfant:
"Te souviens-tu de lundi ?
il attendait théière
et pensait à deux-mains
il se sentait si petit,
si petit qu'il ne savait plus
rien de jeudi
ni de vendredi.
Il souriait samedi
et dimanche passait en silence" C'est mignon non ??
Écrit par : Estourelle | 14.11.2007